Dispositif méconnu des français, l’éthylotest anti-démarrage semble revenir sur le devant de la scène grâce aux nouvelles mesures envisagées par le gouvernement. Comment fonctionne-t-il ? Dans quelle mesure sera-t-il obligatoire ? Va-t-il transformer drastiquement la sécurité routière française ?
Qu’est-ce qu’un éthylotest anti-démarrage ?
Le principe de l’éthylotest est simple : vous soufflez dans le dispositif et ce dernier va mesurer le taux d’alcool présent dans l’air que vous expirez. Là où la plupart des éthylotests sont portables, l’éthylotest anti-démarrage est relié à votre véhicule, car sa fonction est simple : il vous empêche de prendre le volant, en ne démarrant pas votre véhicule, si votre taux d’alcoolémie est supérieur à la valeur autorisée par l’état : (0,25 mg/l d’air expiré par air expiré).
Sur un plan plus technique, l’éthylotest anti démarrage (qu’on abrège également EAD) est un éthylotest électronique, comme ceux des forces de l’ordre, couplé à un système anti démarrage qui demandera à chaque fois que l’automobiliste allumera son véhicule de souffler, afin d’autoriser au non la circulation de l’automobiliste sur le réseau national.
Dans quelle mesure l’éthylotest anti-démarrage est-il implanté en France ?
L’EAD est obligatoirement installé sur les bus et les autocars depuis le 1er septembre 2015. En revanche, seuls une dizaine ont été installés sur des véhicules de particuliers. Le premier facteur de ce faible nombre est avant tout le coût du dispositif : un minimum de 1 500€ par an. Un coût exorbitant pour les français les plus modestes qui choisissent bien souvent le retrait de permis.
De plus, 3 départements expérimentent de nouvelles mesures liées aux EAD depuis le 1er décembre 2016 pouvant être élargies au reste de la France d’ici 2019 : la Marne (51), la Drôme (26) et le Nord (59).
Quelles sont les nouveautés que veut apporter le gouvernement concernant l’éthylotest anti démarrage ?
C’est une mesure simple : si l’automobiliste récidive en cas de conduite sous emprise de l’alcool, il ne pourra plus conduire un véhicule non équipé d’un EAD. De plus, le gouvernement envisage de supprimer l’obligation de détenir un éthylotest dans son véhicule. Cette mesure n’étant pas concluante, le gouvernement souhaite favoriser la prévention par le biais de partenariat avec les débits de boissons, afin qu’ils proposent des éthylotests à leurs clients. De nouvelles modalités qui pourraient peut-être, réduire les accidents sous emprise de l’alcool.
Quelles conséquences pour l’élargissement de l’utilisation des éthylotests anti-démarrage ?
La première serait certainement une réduction du coût global d’installation. Si un nombre plus important d’automobilistes conduisent des véhicules équipés d’EAD, les prix diminueront, de manière à ce que tous les français puissent en équiper leur véhicule.
La seconde serait le potentiel basculement de la répression vers la prévention de la sécurité routière. Si les mesures portent ses fruits, peut-être serait-il possible, à terme d’au lieu d’un retrait de permis pour une vitesse excessive, l’installation d’un limitateur de vitesse sur les véhicules des chauffeurs incriminés ?
Quelle serait l’efficacité d’une généralisation des éthylotests anti-démarrage ?
Cette mesure n’est pas une formule miracle : en effet, on a constaté que les installations d’EAD réalisées précédemment ont souvent échoué : certaines personnes avaient été retrouvées conduisant un autre véhicule et d’autres avaient démonté l’appareil.
Là où les politiques liées à l’instauration de l’EAD, comme l’Autriche, la Finlande et la Suède ont également accompagné ces personnes sur le plan médical et psychologique afin d’améliorer de manière durable ou définitive leur gestion de l’alcool.
Le gouvernement n’a pas encore annoncé de mesures à ce sujet, mais il paraît indispensable, suites aux données dont nous disposons que la généralisation de ce dispositif doit s’accompagner de ces démarches médicales. Faute de quoi, les contrevenants auront toujours tendance à récidiver et mettront leur vie en danger, mais également celle des autres.
